On me demande souvent : “Quand commencer l’éducation ?”

Et la réponse peut surprendre : dès l’âge d’un mois !

Parce que l’éducation ne consiste pas seulement à apprendre « assis » ou « pas bouger ».

 Éduquer, c’est aussi apprendre à :

• être propre,

• rester seul,

• gérer ses émotions,

• respecter des règles de vie,

• explorer le monde sans crainte…

Chaque étape du développement du chiot est une opportunité d’apprentissage, à condition de respecter son rythme.

 De 3 semaines à 3 mois : la période de socialisation

C’est une phase ultra cruciale dans la vie du chiot.

Son cerveau est en pleine construction : il crée des connexions neuronales en réponse aux expériences vécues.

 Celles qui sont sollicitées se renforcent, les autres sont éliminées.

 C’est pendant cette période que le cerveau est capable d’enregistrer une quantité énorme d’informations, ce qui ne sera plus possible plus tard.

 Les chiots étant adoptables à partir de 8 semaines, si cette période a été mal ou peu exploitée dans leur environnement d’origine (élevage, association…), il ne reste qu’un mois au nouveau propriétaire pour rattraper le temps perdu et offrir une socialisation de qualité.

 Ce mois-là est déterminant pour le chien qu’il deviendra.

Ce qu’on peut lui apprendre à cette période :

• Découverte du monde : humains, chiens, bruits, lieux, objets, textures…

• Tolérer les manipulations (dans le respect de ses signaux)

• Commencer la propreté (acquise vers 5-6 mois avec la maturité des sphincters)

• Exploration orale → On ne lui apprend pas à contrôler sa morsure (c’est le rôle de sa mère et de sa fratrie dès 2 mois). En revanche, on lui apprend ce qu’il a le droit de mâchouiller ou non.

• Découvrir la solitude progressivement (elle sera mieux tolérée autour de 9 mois)

• Apprendre à aller à sa place

• Poser des limites avec bienveillance

• Travailler les peurs : habituation ou désensibilisation, en accompagnant le chiot pour qu’il puisse explorer sans être submergé par le stress

 À partir de 2 mois, on peut commencer les ordres de base simples, toujours de manière ludique :

– l’attention (regard vers l’humain),

– les positions : assis, couché,

– le rappel,

– le « va chercher »,

– la marche en laisse.

 À partir de 4 mois

Le chiot gagne en maturité.

On peut introduire des ordres plus exigeants, comme :

• le “pas bouger”,

• la marche au pied

 Ses capacités de concentration restent limitées, il faut donc garder des attentes réalistes et rester progressif.

 De 3 mois à la puberté : la période juvénile

(La puberté survient entre 6 mois et 1 an selon les chiens.

 Chez la femelle : aux premières chaleurs

 Chez le mâle : aux premiers marquages ou comportements sexuels)

C’est une période de consolidation :

• L’attachement à l’humain (le chien commence à rester seul, ne suit plus systématiquement partout)

• Les autocontrôles : attendre, se calmer, gérer l'excitation

• Les règles de vie :

– respect des temps de repos, et de repas,

– respect des espaces,

– accès ou non à certaines pièces,

– accueil des invités,

 C’est aussi LA période où il faut intervenir si quelque chose pose problème :

• peurs,

• comportements gênants,

• non-respect des règles de la maison…

 Ne pas attendre. Car tout ce qui est mal géré maintenant peut dégénérer à la puberté, parfois jusqu’à l’agression.

 La puberté

C’est une période de grande vulnérabilité comportementale liée aux changements hormonaux.

Tout ce qui était fragile en période juvénile peut basculer :

• Autocontrôles instables

(exploration orale exacerbée, ingestion d’objets, excitation intense)

• Accueil des invités compliqué

(le chien se jette sur eux, grogne ou bloque l’entrée)

• Réactivité accrue, manque de concentration

• Peur amplifiée → ce qui était grognement peut devenir agression

• Mauvaise communication avec l’humain → certains chiens peuvent se retourner sur leur propriétaire

• Attachement mal géré → anxiété de séparation, crises de panique dès que le maître s’absente ou défaut d'attachement.

 À l’âge adulte

Le chien devient :

• autonome,

• émotionnellement plus stable,

• bien intégré à son environnement.

Mais cette stabilité n’arrive pas toute seule.

 Elle dépend à la fois :

 d’un accompagnement cohérent et bienveillant à chaque étape du développement (socialisation, juvénile, puberté),

 et de la maturité émotionnelle et comportementale, qui, d’après les lignes directrices vétérinaires, se stabilise généralement entre 1 et 3 ans.

 Les chiens de petit gabarit atteignent souvent cette stabilité plus tôt (vers 12–18 mois), tandis que les grands chiens peuvent mettre jusqu’à 3 ans pour s’apaiser pleinement.